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samedi 31 juillet 2010

Pour mon plus grand plaisir, Nietzsche a pleuré !

Avant de partir en vacances, le directeur média de l'agence m'a donné ce livre, Et Nietzsche a pleuré de Irvin Yalom, en me disant que cela plairait certainement à mon ashkénaze de mari. En fait, le titre du livre m'a tout de suite plus, et je me suis trouvée embarquée dans ce thriller psychologique avant même de le remettre à son destinataire. La difficulté est de vous en parler sans vous en dévoiler les principaux rebondissements.
Ce roman raconte ce qu'aurait pu être la naissance de la psychanalyse. Il met en scène des personnages ayant tous existés, dont bien sûr Nietzsche, le jeune Freud élève du Dr Breuer, mais dont les rencontres n'ont pas eu lieu ou du moins pas telles que décrites.
En 1882, le Dr Breuer, l'un des plus grands médecins de l'époque, reçoit la visite de Lou Salomé, flamboyante aristocrate russe, qui lui demande avec insistance, mais surtout beaucoup de charme, de s'occuper de l'état de santé de son ex-amant platonique Freidrich Nietzsche. Ce dernier après avoir mis fin à leur liaison pense souvent au suicide et souffre de nombreux maux (maux de tête, douleurs au ventre, troubles de la vision...). Lou Salomé se sentant en partie responsable de cet état lui demande de le soigner et de prendre en charge son vague à l'âme et son état suicidaire.
Comment soigner de tels troubles ? Les médicaments ne sont clairement pas la solution. Le Dr Breuer a déjà fait quelques expériences de "cures de parole"et cela semble avoir certaines vertues. Mais comment avancer dans une telle expérimentation alors que le solitaire Nietzsche refuse absolument de se faire aider et encore plus de livrer son intimité. On assistera pendant 500 pages à une véritable partie d'échec (c'est bien ce qui pourrait plaire à Eric) entre le médecin et le philosophe, où tous les coups de bluff sont permis dans ce jeu où les règles ne sont pas encore édictées. A la fois, médecin, philosophe et écrivain, Irvin Yalom a tous les talents pour nous tenir en haleine et nous faire découvrir les mécanismes de l'analyse dans un langage accessible.
MBS

jeudi 29 juillet 2010

Le cinéma anglais, un vrai régal !

http://www.evene.fr/tout/cinema-anglais (biographies et info sur le cinéma anglais)

Si la cuisine anglaise ne séduit pas grand monde, le cinéma anglais et notamment les comédies sont de véritables régals. Il y a 2 ans, Joyeuses Funérailles, fut l'un des films les plus déjantés que j'ai vu. Et là, cet été, à l'affiche 2 très sympathiques comédies : Tamara Drew et Petit meutres à l'Anglaise. Histoire de fuir les grosses chaleurs, nous avons enchainé les séances pour le plus grand plaisir de nos zygomatiques. Tamara Drew est un film de Stephen Freas, qui nous avait habitué à un tout autre registre (Les Liaisons dangeureuses, L'Arnaqueur). Pour Tamara Drew, mettez une journaliste londonienne, jolie (le petit short en jean lui va très bien), trentenaire, célibataire et replongez-la dans son petit village natal de 40 habitants en pleine campagne anglaise. Vous y trouverez des ados qui ne vivent qu'à travers la presse people et rêvent de partir, un romancier à succès qui fantasme, une femme dévouée à son écrivain de mari et aux clients de sa maison d'hôtes pour écrivain, un jardinier, une barmaid toujours prête à rendre service et à écouter les histoires des uns et des autres, une star de la chanson égarée. Le scénario est drôle mais surtout les personnages sont tous tellement vrais, qu'on rentre à 300% dans le film. Une mention spéciale pour les 2 ados. Petits Meutres à l'anglaise est une comédie plus grinçante. Le pitch : Victor Maynard, est un tueur à gage parfaitement professionnel, jamais de bavure, jamais d'état d'âme, jusqu'au jour où il sera troublé par l'une de ses cibles, Rose, une jeune et jolie anglaise très douéee pour les arnaques. Embarqué dans toute une série de poursuites, Victor Maynard fera tout pour protéger Rose et un jeune homme totalement largué, qui se trouve par hasard dans cette aventure. C'est alerte, drôle, très pince-sans rire.
La séance finie, je me dis que seul les anglais savent faire de tel film. Or quel est mon trouble quand je réalise que ce film est un remake du film français "Cible émouvante" de Pierre Salvadori avec l'excellent Jean Rochefort et la jolie Marie Trintignant. De plus, visionnage de la bande-annonce (http://www.cinemovies.fr/bande-annonce-17632-30654.html / http://www.youtube.com/watch?v=MftaIulPFfY) montre que le remake est une copie servile ! Moralité : nul n'est prophète en son pays.

MBS

lundi 26 juillet 2010

Balade Arlésienne


Journée à Arles et balades à travers les 60 expos photos organisées pour les 41ème Rencontres d'Arles. Pas de grands coups de cœur mais le plaisir de voir ou revoir quelques grands classiques.Tout d'abord une rétrospective des plus belles photos tirées par le laboratoire Picto, qui depuis 60 ans travaille pour les plus grands photographes de la planète : Cartier-Bresson, Brassai, Peter Lindbergh, Paolo Roversi, Bettina Rheims et bien d'autres. On y trouve une grande diversité de sujets, de sensibilités, de techniques mais toujours une même exigence de l'image. Après une traversée de la ville, nous arrivons aux ateliers dans lesquels sont présentés une dizaine d'expositions. C'est un peu à reculons que je suis entrée dans l'exposition de Claude Gassian connu pour ses portraits de stars. Et là ce fut une très bonne surprise. Bien sûr, de beaux moments d'intimité de personnes que l'on ne regarde plus comme des stars mais aussi des photos de fils et de poteaux électriques qui assemblées comme un puzzle forment un ange, un visage de femme ...(je conçois que c'est difficile a imaginer donc il faut aller voir) ou des photos de cages d'escalier. Autre temps fort, l'exposition "I am a cliché", qui nous plonge dans la période punk et de tous ses excès. La théâtralisation qui intègre des bande-audio est particulièrement réussie. Pour finir, petit tour à l'exposition consacrée à Mick Jagger. Là encore, on y entre en se disant que l'on a déjà tout vu et malgré tout on est saisi, par la force de cette gueule depuis 40 ans . Et puis on suit la chronologie des portraits et on y décèle les grandes phases du personnage : de sa période trash de jeunesse, à sa période où il joue avec son statut de star en multipliant les travestissements et la période plus récente, plus sage, au plus proche du mythe. Il y a beaucoup plus que ça à Arles mais je vous laisse faire votre choix - expositions jusqu'au 19 septembre.

jeudi 22 juillet 2010

Un ami se donne en spectacle à Avignon.


2ème jour à Avignon. Il est 12h et nous déjeunons dans une très agréable librairie -restaurant. Un peu de calme dans cet immense flot d'agitation. Pendant le repas, nous feuilletons et re-feuilletons le guide des spectacles d'Avignon. Après avoir sélectionné avec Eric une dizaine de pièces, nous n'arrivons pas à trancher. Et puis, nous tombons par hasard sur "Mes nuits avec Woody Allen", pièce écrite et jouée par Oscar Lalo. Le titre nous faire rire mais surtout nous connaissons bien Oscar (et vous aussi sûrement), nous savions qu'il chantait mais pas qu'il jouait. Le spectacle débute à 14h00, pas le temps de prendre de dessert (dommage!), juste le temps de traverser les petites rues pavées de la ville au pas de charge. 14h00 précise, la lumière s'éteint et Oscar apparaît dans l'ombre de la petite scène, vêtu d' un peignoir et d' une veste. Derrière lui, un lit pliant fermé. Cet homme ne dort pas. Pendant une heure, il nous racontera ses nuits d' insomnies dans un échange avec Woody Allen. C'est talentueux, original et vraiment touchant. Bien sûr, il y a quelques imperfections, mais on reste tout de même bluffé. Alors bravo l'artiste.

Avignon, la plus grande scène de théâtre du monde!


Depuis le temps, que j'entends parler du festival d'Avignon, il était grand temps d'aller voir cet évènement de plus près. La première impression en franchissant les remparts de la vieille ville, c'est celle d'une immense kermesse. Les murs de la ville sont placardés de haut en bas d'affiches de théâtre, les troupes sillonnent la ville, souvent en costumes, pour vous vendre leur spectacle. Les tambours, accordéons, trompettes accompagnent le mouvement. Il y a un enthousiasme incroyable de tous ces jeunes qui, avec le sourire et la foi dans ce qu'ils font, se démènent pour faire émerger leur spectacle, parmi les 1200 représentations quotidiennes du off. heureusement à notre arrivée nous avons été accueillis par des connaisseurs. Ils ont sélectionné pour nous Macbeth de Ionesco. Petite inquiétude de ma part, moi qui ne suis pas une théâtreuse pure souche et qui ne garde pas un grand souvenir de l'étude de l' absurde dans le théatre de Ionesco en classe de 5ème (si ma mémoire est bonne). Nous entrons dans une petite église gothique aménagée en salle de théâtre (et heureusement, pour nous comme pour les comédiens, climatisée) et en une seconde l'ambiance de kermesse disparaît et nous attendons religieusement que le spectacle commence. Quelques minutes suffisent pour être pris et s'accrocher aux comédiens. Tyrannie du pouvoir, absurdité des guerres et de leur motifs, mesquinerie humaine...avec conviction et force (au sens propre comme au figuré), nous rentrons dans cet univers de noirceur et de bassesses et bizarrement le jeu des acteurs rend le tout si jouissif. Les décors sont minimalistes, la mise en scène très sobre et le jeu des acteurs est volontairement dans l'excès mais jamais dans la caricature ou le burlesque (ce qui est un gros risque avec Ionesco). A la fin " standing ovation" bien méritée. Première soirée avignonnaise très réussie et l'envie d'être déjà à demain pour voir un nouveau spectacle. Mais lequel ?

Les élus du musée de l'Elysée !


Et non le musée de l'Elysée ne se situe pas rue du faubourg St- Honoré à Paris mais rue de l'Elysée à Lausanne. Et il ne s'agit pas d'une élection présidentielle mais d'une sélection des photographes de demain qui explorent à travers la photographie, le monde d'aujourd'hui. L'exposition Ré-Génération(2), présente une sélection des travaux de 80 jeunes (et moins jeunes) étudiants en écoles d'art ou de photographie venant de près de 30 pays. Il y a une grande richesse d' approches, de styles, de sujets et toujours une volonté de se démarquer, de faire du neuf. Parfois, le résultat est réussi et d'autres fois cela n'atteint pas sa cible et on a le sentiment de visiter le laboratoire de la photographie. Beaucoup ont du talent mais combien ont du génie? Combien prendront le chemin qui méne à la reconnaissance ? combien dureront ?
Entre Hooper l'intemporel et ces jeunes pousses, vous en prendrez plein les yeux et vous chargerez d'émotions visuelles.
Demain nous partiront à Avignon à la recherche de bons spectacles dans le "off".

Vous pensiez tout connaitre d' Edward Hooper?


Journée à Lausanne. La ville est trés paisible en cette journée de juillet. Eric et moi devons être les seuls touristes de la ville. Après avoir déjeuner au bord du lac Léman, au port d' Ouchy, nous nous rendons à la Fondation de l'Hermitage pour y découvrir l'exposition Edward Hooper. A priori, nous connaissons tous les tableaux d'Hooper : les maisons américaines dans de vastes paysages, ces femmes seules ou parfois accompagnés d'un chien, ces visages si peu définis et souvent inexpressifs et puis il y a aussi ces scènes urbaines dans des bars. Mais l'exposition chronologique nous montre bien d' autres choses. Les premiers dessins et autoportraits à 18 ans, nous révèlent qu'il avait déjà du génie : précision du trait, force des expressions. Puis, on y apprend son amour pour l'Europe et tout particulièrement pour la France. Manet et Degas seront pendant longtemps ses références majeures. Bien avant de peindre les maisons des Hampton ou du Maine, Edward Hooper peignait le Pont de Arts, Le Louvre. La magnifique toile "soir bleu" qui met en scène une prostituée, un clown triste et d'autres personnages bien parisiens est très vivement critiquée. Après cet échec, Hooper n'exposera plus cette toile et tirera un trait sur sa période Française. Pour gagner sa vie, il travaillera comme illustrateur pour la publicité. Hooper devra attendre ses 40 ans pour être reconnu. Au même moment, il fera la connaissance de sa femme Jo. C'est elle, la seule femme qu'il peindra dans toutes ses toiles pendant 40 ans et qui décèdera seulement 9 mois après son mari. Hooper traversera les périodes fauves, cubistes, abstraites, pop sans changer son style si reconnaissable et si unique mais en étant influencé par les nouveautés du XXéme siècle : le cinéma, le métro... Si d' ici octobre vous avez un week-end de libre passez à Lausanne. Et je vous donnerai demain une autre visite indispensable pour votre journée à Lausanne.