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lundi 1 novembre 2010

La Mecque-Phuket de Saphia Azzedine, mérite largement le voyage****

Disons-le tout de suite, La Mecque-Phuket est Mon coup de coeur de cette automne. J'avais vu et entendu Saphia Azzedine il y a près de 2 ans à la sortie de son premier livre Confidences à Allah, mais soyons honnête, cette beurette aux yeux de chat, aux cils frémissants, à la silhouette de liane, ça sentait vraiment le coup marketing (cf la photo!). Un bon moyen pour la France catho et bien pensante de montrer qu'à côté des critiques nombreuses faites aux musulmans de France, elle était aussi capable d'encenser les musulmans qui le valaient bien. Et puis je me suis laissée séduire par le titre. La Mecque c'est le pélerinage que rêvent de faire les parents de Fairouz pour enfin devenir hadj et hadja. Phuket, c'est la destination que rêve de se payer Fairouz et sa soeur, pour profiter du sable blanc et de la carresse de cette eau turquoise. Tout le livre tient dans ce grand écart entre des traditions et les croyances viscérales des parents et cet envie de Fairouz de vivre "normalement" sa vie de jeune française. Fairouz aime profondément ses parents mais elle ne supporte pas leurs pratiques bigottes (est-ce comme ça que l'on dit pour les musulmans?), leurs superstitions et leur peur du qu'en dira t-on. Malgré ça elle se promet de tout faire pour ne pas les contrarier, pour être une bonne fille. Mais elle n'y arrive pas. Il faut qu'elle ouvre sa grande boite. Et puis on croise l'un de ses frères devenu une petite frappe, le roi des petits trafics foireux. On a le droit à son analyse sur l'échec des garçons dans ces banlieues. A la maison, on leur a tellement dit qu'ils étaient des dieux, qu'ils sont convaincus que le monde leur appartient. Une fois dehors, la réalité est tout autre : désespérante et violente. Alors ils se défoulent de leurs frustrations sur les filles et pour rien au monde, ils ne quitteraient le toit de leurs mères qui les adulent. Les filles, elles, arrivent parfois à s'en sortir en se faisant discrètes, en se faufillant et sans jamais s'en vanter.
Mais avant tout, La Mecque-Phuket est un roman vivant et drôle, émaillé de remarques corrosives mais jamais méchantes. Le style est original, concis, imagé avec un vrai sens de la formule. Je vous laisse, je file acheter Confidences à Allah.
MBS

1 commentaire:

  1. "- Trop facile. Phuket à la place de la Mecque, c'est vraiment pas raisonnable.
    - Je ne dis pas çà Kelsoum, ce n'est pas l'un ou l'autre, dans ma tête c'est l'un et l'autre.
    [...]
    on leur offrira un hadj encore mieux" page 199

    Fairouz semble vouloir jouir du monde moderne tout en respectant sa religion. Par contre, ce sont les traditions qu'elle sélectionne et qu'elle rejette quand cela ne lui convient pas:
    "Je respectais les traditions tant qu'elles me respectaient."

    Ce roman m'a vraiment plue, j'en ai fait le sujet de deux articles sur mon blog:

    http://libre.over-blog.net/article-la-mecque-phuket-par-saphia-azzeddine-2-62219910.html

    http://libre.over-blog.net/article-la-mecque-phuket-par-saphia-azzeddine-62226968.html

    Bonne lecture

    Karima C

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