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mercredi 10 novembre 2010

Prix Fémina : La vie est brève et le désir sans fin

Déjà, on choisit ce livre pour son titre, car il contient en lui tant de promesses. La promesse d'un roman poétique, d'un roman d'amour, des sentiments, du manque, de la frustration...et à la dernière page, on est pas déçu.
Deux hommes que tout oppose, se partagent l'amour de Nora, une jeune anglaise. D'un côté, Louis Blériot (et oui comme l'aviateur) à Paris, traducteur free lance de notices médicales toujours en manque de quelques centaines d'euros, marié à Sabine, une belle femme riche et cultivée, de l'autre côté, Murphy Blomdale, Américain exilé à Londres, trader célibataire. La jeune femme passe de l'un à l'autre et de l'autre à l'un. Et le livre, chapitre après chapitre, se déroule au rythme des oscillations de Nora mais se place du côté des hommes et plus particluièrement de Blériot. De façon surprenante, on a le sentiment d'être au plus près de lui sans jamais être dans le voyeurisme ou plonger dans le pathos. Face aux sentiments, il y a une impuissance de ces hommes à agir : demander à Nora de faire un choix, choisir de quitter ou de rester avec sa femme? Jamais ses choix ne seront posés peut-être de peur de rompre un équilibre même si instable? La vie de Blériot se déroule ainsi au gré des mensonges à sa femme, des silences face à Nora, des moments de bonheur volés, des angoisses lors de ses absences de l'autre côté de la Manche. L'écriture de Patrick Lapeyre est belle, à la fois simple, alerte et très profonde. Comme le titre nous l'annonçait on lit le mot fin et on ne peut s'empêcher de ressentir une certaine mélancolie. MBS.

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