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jeudi 27 janvier 2011

Purge de Sofi Oksanen *

J'avais vu, lu entendu des critiques sur ce livre venu du Nord, prix Femina étranger 2010. Tous les journalistes sont unanimes : ce livre est un chef d'oeuvre. Je ne pouvais pas passer à côté.
Au bout de 20 pages, je n'étais pas prise par la lecture et au bout de 100 pages non plus. La narration ne commence réellement que vers la page 120. Jusque là, on assiste à un huis-clos dans une ferme en Estonie entre deux femmes Aliide et Zara, qui ne se connaissent pas et s'observent sans quasiment se parler.
Puis chapitre après chapitre leurs histoires parallèles se construisent, marquées par l'Histoire de cette région occupée par l'Armée Rouge, conquise par les allemands, puis intégrée à la grande URSS et indépendante depuis 1991.
A chaque page, il est question de collaboration avec l'occupant, de dénonciations, d'arrestations, de vie dans l'angoisse, du traitement des femmes en tant de guerre, mais aussi d'amours cachés, de jalousie, de trahisons. Voilà pour le sujet.
Je vais être honnête, je me suis vraiment forcée à finir ce livre qui m'a immensément ennuyé. L'écriture est fade, sèche et sans rythme. La narration est lente. Les deux femmes ne sont pas réellement attachantes, malgré les épreuves qu'elles ont traversées.
A vous de choisir, si vous voulez suivre la critique littéraire ou mon point de vue qui rejoint celui de nombreux lecteurs amateurs. MBS.

lundi 24 janvier 2011

Le fils à Jo avec Gérard Lanvin***

Gerard Lanvin ,Olivier Marchal et même Vincent Moscato*, on se dirige tout droit vers un film français de base tout juste bon à passer sur TF1 le dimanche soir.
Et pourtant, je me fais prendre par l' histoire de ce père, veuf de sa femme et de ses chances passées, et de ce fils qui grandit dans la peur de décevoir son héros. Je m'attache à tous les personnages de ce conte : Jo,Pompom, le Chinois,le Boulon, tous dépeints avec tendresse par ce nouveau réalisateur, Philippe Guillard qui les a certainement croisés au cours de son ancienne vie rugbystique.
En fait, on est chez Pagnol et si Doumiac remplace Aubagne, Pompom (l'ami indefectible qui ne sert à rien mais toujours là) Lili des bellons, et le rugby la chasse aux bartavelles ce n'est que toile de fond.
Comme chez Pagnol, on retrouve les sentiments humains entremelés : l'amitié la tendresse,les souvenirs, la rancoeur d'une histoire passée que tout le monde a oubliée et qui pourtant résonne encore et qui fonde toutes les relations actuelles.
Et comme chez Pagnol en lieu et place de l'instituteur, c'est du conseiller principal de l'école laïque et républicaine que viendra la solution.
Tous les acteurs de ce film nous font tour à tour rire et pleurer. Gerard Lanvin et Olivier Marchal atteignent dans ce film la dimension de Raimu de Gabin ou de Lino Ventura
Donc j'ai passé là une heure et demi de joie cinématographique à regarder certes un film de mecs mais où les mecs ressemblent à des filles.
P.S:les amoureux du rugby se feront en plus un plaisir à essayer de reconnaitre tous les anciens joueurs à qui Philippe Guillard fait faire de très brèves apparitions. Denis M.
*ancien international de rugby et chroniqueur sur RMC

mercredi 19 janvier 2011

Demain j’aurai vingt ans Alain Mabanckou ***

Quelle est la vision du monde d'un petit garçon de 10 ans au Congo ?
Dans les années 70, le petit Michel vit à Pointe-Noire avec sa maman Pauline qui porte un pantalon orange qui lui serre bien les fesses et son papa Roger, un gentil papa qu'il s'est choisi. Quand sa maman Pauline est absente, il va chez sa maman Martine, la première femme de son père où il retrouve ses nombreux frères et soeurs. Michel est curieux, il s'intéresse à la politique et se fait beaucoup de souci pour ce pauvre Shah malade que personne ne veut recevoir. Mais parfois la politique, c'est trop compliqué pour lui et il ne comprend pas toujours qui sont les gentils et les méchants, ce qui est communiste et ce qui ne l'est pas. Michel aime aussi les mots, mais ceux-ci lui résistent souvent et il a du mal à comprendre les paroles des chansons de Brassens ou Saligaud rime avec Alter ego ou les poèmes d'Arthur (Rimbaud). Et puis Michel a une fiancée, Caroline, la soeur de son meilleur ami Lounès, plus grand que lui et qui connait beaucoup de chose.
C'est un récit touchant, sur un ton naïf, plein d'humour et de fantaisie mais avec au fond, un très grand réalisme. Michel se pose beaucoup de questions sur les choses surprenantes ou incompréhensibles qu'il voit autour de lui et ses questions sont celles auxquelles les adultes ne peuvent ou ne veulent pas répondre. MBS

mardi 18 janvier 2011

lundi 17 janvier 2011

Somewhere de Sofia Coppola*

Sofia Coppola a fait le film qu'elle avait envie de faire. Un film d'auteur avec des partis-pris cinématographiques forts. Les plans sont longs, les dialogues minimalistes, la caméra très spontanée accompagne les acteurs (ou plutôt l'acteur Stephen Dorff). Le résumé : Entre deux interviews ou remises de prix, Johnny, acteur hollywoodien, fume, boit, prend des cachets, fait venir des pole girls blondes dans sa chambre... et s'ennuie ferme. Mais heureusement, Johnny a une adorable fille, Cleo (jouée par la très délicate Elle Fanning) avec qui il va apprendre à créer des liens et découvrir des plaisirs simples (ils mangent des glaces au lit, jouent au ping-pong et à la Wii... enfin des trucs d'enfer). Et grâce à sa fille, il va vouloir donner un sens à sa vie. Et puis, il ne faut pas oublier la Ferrari noire fil rouge (ou noir comme vous voulez), symbolique de la vie de Johnny. Au début, elle tourne en rond, parfois elle tombe en panne et évidemment, je ne vous révélerai pas ce qui arrive à cette Ferrari au dernier plan du film. L'ennui est un des thèmes centraux du film et pour ma part j'estime que l'objectif est parfaitement atteint : je me suis ennuyée ferme et suis restée en dehors des émotions de ce pauvre acteur. Somewhere, non Nowhere. MBS

vendredi 14 janvier 2011

Poupoupidou avec Jean-Paul Rouve et Sophie Quinton**

Intrigue policière dans le Jura. David Rousseau, écrivain de polars en peine d'inspiration, se rend à Mouthe pour l'ouverture du testatment de son oncle. A son arrivée dans cette ville blanche et glaciale, il assiste à la découverte du corps de Candice Lecoeur, la Marylin de Franche-Conté, enfoui dans la neige. Seul, ou presque, à être convaincu qu'il ne s'agit pas d'un suicide, il va mener son enquête dans ce village de 985 habitants. Sophie Quinton en Marylin, déterminée et fragile est fraîche et touchante, la réceptionniste de l'hôtel où séjourne David Rousseau est assez décapante, le jeune gendarme très séduisant. Reste que Jean-Paul Rouve est fade dans ce rôle, comme les paysages dont clairement le réalisateur est tombé amoureux et comme comme l'ensemble du film d'ailleurs. Une intrigue pas inintéressante mais qui jamais ne gagne en intensité. C'est ma première déception de l'année car la bande-annonce promettait beaucoup plus. MBS.

jeudi 13 janvier 2011

Holy Daughter, expo de Prune Nourry***

Si vous aimez être déroutés, alors ne ratez pas l'expo Holy Daughter de Prune Nourry. Depuis plusieurs années, cette jeune artiste s'interroge sur le rapport à l'enfant et sur l'évolution de la procréation, de plus en plus médicalisée et assitée. Si le sujet est univoque, en revanche les moyens d'expression sont très variés : photos, sculptures, installations, films, radiographies, des échographies... Vous découvrirez les installations In vitro fertilization ou In vitro mother pleines d'humour mais aussi inquiétantes. Dans cette expo, Prune fait un focus particulier sur les enfanticides de filles en Inde,- on estime qu'il y a un déficit de 60 millions de femmes dans ce pays !- qu'elle met en parallèle avec le respect sacré des vaches (d'où le sein-pie ci-dessus). Une très belle scénographie qui participe pleinement à l'oeuvre de l'artiste.

Du 14 au 23 janvier de 12h à 19h- 68, rue Léon Frot Paris XIème
Vous pouvez aussi découvrir le travail de Prune sur http://www.prune-art.com/fr
PS 1: pour le vernissage des boissons lactées étaient offertes dans des biberons. Je dois dire que c'est une image assez surprenante de voir tous ces gens de 17 à 77 ans, téter leur biberon, pendant l'expo.
PS 2 : A peine ai-je posté mon article que je suis assaillie de pub pour des fecondations in vitro à l'étranger !

samedi 8 janvier 2011

Jean-Léon Gérome au musée d'Orsay**













Depuis sa mort en 1904, le nom de Jean-Léon Gérome est quasiment tombé dans l'oubli (aucune rétrospective en France depuis un siècle). Le peintre a eu ses heures de gloire dans la deuxième partie du XIXème siècle, puis a été fort décrié à la fin de sa vie notamment pour ne pas avoir compris le courant impressionniste dont l'approche était si radicalement différente de la sienne. Alors que lui, choisissait se sujets dans la mythologie grecque ou dans les grands événements historiques et s'attachait à la précision des détails, les impressionnistes eux, ont recherché l'émotion au delà de la réalité, laissant à la photo la représentation du réél.
Dès le début de l'exposition, ce qui frappe chez Gérôme c'est la force de ses compositions, l'originalité de ses cadrages et son utilisation des couleurs, même les plus vives. Cependant, si certaines oeuvres sont remarquables, d'autres - par excès de couleurs, de détails- sont tout simplement kitsh, comme ce lion mort sur un lit de roses, presque rose fluo. La période orientale de Gérome est probablement celle qui lui a permis de produire les plus belles oeuvres.
A la fin de l'exposition, on se rend compte que ce peintre qu'on juge souvent trop académique a parfois été précurseur et est beaucoup plus présent qu'on ne le croit dans notre imaginaire. Tout le monde a en tête son allégorie de la République (cf ci-dessus) et certaines de ses images ont été prises comme références par Ridley Scott ou Cécil B. De Mille pour leurs pleplums.
Par ailleurs, pendant toute l'exposition, je me disais que Gérôme avait presque une démarche publicitaire dans sa recherche d'impact et de façon surprenante la dernière oeuvre présentée est une publicité pour un opticien! MBS
Exposition au musée d'Orsay jusqu'au 23 janvier 2011.

jeudi 6 janvier 2011

Women are heroes de JR ****


http://www.womenareheroes-lefilm.com/

Je sors de l'avant-première du film Women are Heroes de JR et je suis secouée, boulversée, épatée, émue, ...en fait, je ne trouve pas les mots. En réalité, j'ai juste envie de vous dire d'aller voir ce film, pour voir l'humanité, de plus près, dans sa souffrance, mais aussi dans sa dignité, ses combats, ses espoirs. JR donne la parole, un visage, un regard à ces femmes qui vivent, survivent là où la vie est dure, injuste, insoutenable, là où on refuse de regarder (bidonvilles au Brésil, au Kenya, en Inde, au Cambodge, en Sierra Leone...la liste est longue). Ces femmes sont infiniment poignantes dans leurs témoignages, leurs silences, leurs larmes, leurs sourires. Elles ne demandent souvent pas grands choses, justes qu'on les regarde, qu'on les considère comme des êtres humains...et pas des animaux. Et puis bien sûr, il y a l'oeil et l'affection de JR pour ces femmes et ces photos d'elles qu'il colle frénétiquement au quatre coin du monde pour que ces bidonvilles aient un visage, celui de ces femmes. Allez voir ce film, vous n'oublierez pas leurs visages, leurs paroles, ni l'incroyable talent de JR.
PS : la bande-son aussi est géniale.

mardi 4 janvier 2011

Pour une année 2011 très rock&roll !

Tout d'abord tous mes voeux à tous les lecteurs occasionnels ou réguliers du blog.
En 2011, tous les mardis pour pourrez découvrir le Mot du Mardi Matin de Joël Guenoun.
C'est un vrai magicien des mots et je suis sûre que très rapidement cela deviendra votre petite drogue hebdomadaire.

Alors, un petit clic, pour un petit sourire (surtout allez jusqu'au bout de l'animation)

http://joelguenoun.com/2011/


Copyright Joel Guenoun.

dimanche 2 janvier 2011

Sound of noise : un polar qui fait boum, boum badaboum ****


Parfois le cinéma nous offre de belles surprises et c'est le cas avec Sound of noise. Ce film, politiquement incorrect, ne ressemble à rien de ce que vous avez déjà vu. Tout y est original. Pour l'histoire, je vous dirai juste qu'il s'agit d'un groupe d' activistes musicaux qui sévissent dans toute la ville. Un policier très particulier lui aussi (petit ressemblance avec Kevin Costner jeune) mène l'enquête, métronome à l'appui. Dès la première minute où le narrateur nous présente sa famille, on comprend que rien ne va se passer comme on peut s'y attendre. La partition est sans temps morts, avec des forte jubilatoires et parfaitement bien orchestrés. Le final est grandiose et lumineux.

Alors ne pensez pas le cinéma suédois s'arrête à Ingmar Bergman (qui parmi vous a vu ses films?) et filez voir Sound of noise. MBS.