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mardi 26 avril 2011

Les secrets du miroir de Irvin Yalom et Ginny Elkin****

Comme près de 1,2 millions de lecteurs dans le monde, l'été dernier, j'avais eu un véritable coup de coeur pour "Et Nietzsche a pleuré" pleuré" http://vousnepouvezpasraterca.blogspot.com/2010/07/pour-mon-plus-grand-plaisir-nietzsche.html du même auteur, récit imaginaire mais plausible de la naissance de la psychanalyse.
Avec "Dans le secret du miroir" Irvin Yalom nous offre nous façon unique de nous faufiller dans le monde de la psychanalyse. Le Dr Yalom est confronté à une patiente intelligente mais qu'il qualifie de la façon suivante : " Elle est masochiste en tout. Toute sa vie elle a négligé ses propres besoins et ses plaisirs. Elle n’a aucun respect pour elle-même ». La jeune femme,Ginny Elkin, n'ayant pas de ressources financières, il lui propose de payer son analyse par des comptes-rendus de chaque séance qu’il confrontera avec ses propres commentaires et ressentis.
Par cette démarche, Irvin Yalom nous fait approcher au plus près le face à face du psychiatre et de sa patiente. Le livre ne retranscrit pas les échanges qui ont lieu dans l'antre du cabinet, mais nous fait entrer dans la relation intime du psy et de sa patiente (et réciproquement), nous interroge sur la réalité voire la sincérité des propos prononcés lors de ce face à face, soulève le problème du biais induit par le huis-clos entre deux personnes qui s'observent et développent une relation forte, parfois d'inter-dépendance.
Même si parfois les compte-rendus sont répétitifs ou apparemment de peu d'intérêt, ce livre constitue un document sincère et passionnant pour comprendre les mécanismes mais aussi les limites de la psychanalyse. A lire absolument. MBS

lundi 25 avril 2011

Et soudain tout le monde me manque avec Mélanie Laurent***

Justine (alias Mélanie Laurent) a la trentaine mais n'est pas vraiment bien dans ses baskets. Elle enchaîne les petits copains et entre deux, elle squatte chez sa soeur et son beau-frère, eux-même sur les nerfs car en attente d'adoption. Justine excelle dans son travail dans un cabinet de radiologie, mais au fond d'elle rêve d'autre chose. C'est quoi le problème de Justine monsieur Freud ? Eh bien c'est son père ! Eli, le père (alias Michel Blanc), la soixantaine, remarié à une quadra, commerçant au sentier, passionné de golf mais surtout très maladroit avec ses filles. C'est à se demander s'ils les aiment ses filles, même un peu.
Un film plein de jolies trouvailles, qui oscille entre la comédie et la tragédie et nous du sourire aux larmes. Pas vraiment de seconds rôles mais plutôt 5 à 6 comédiens qui tiennent plutôt bien leur place dans cette famille. Avec ce deuxième film, Jennifer Devoldère montre qu'elle compte et qu'elle comptera dans le cinéma français. MBS
PS : Pour ma part, je ne suis pas fan de Michel Blanc (rôle proche de "Petite zone de turbulence"), j'aurai bien vu à sa place Michel Jonasz ou Jean Benguigui.

dimanche 17 avril 2011

L'agence avec Matt Damon et Emily Blunt



"On n'échappe pas à son destin" nous dit l'affiche. David Norris après une enfance mouvementée à Brooklyn est devenu député, sans rien caché (ou presque) de son passé. Une révélation de dernière minute le fait échouer à l'élection sénatoriale, alors qu'il était donné gagnant. Quelques minutes avant de faire son discours suite à cet échec, David Norris fera une rencontre qui pourrait changer sa vie.
Poursuivi par son destin, David Norris, fera tout pour tenter d'y échapper.
Un point de départ intéressant, un rythme haletant, de belles images de New-York (très beaux plans dans la bibliothèque) et des acteurs excellents - Emily Blunt est une magnifique danseuse.
Malgré un scénario assez linéaire et une fin un peu faible, je me suis laissée prendre au jeu par cette bluette qui mélange science-fiction et "grande philosophie".
Certainement pas un grand film, mais un film efficace. MBS
PS : Deux affiches quasi identiques pour deux films sortis en même, on sent le marketing !

samedi 16 avril 2011

Tous les soleils de Philippe Claudel et avec Stefano Acorsi, Clothilde Coureau, Anouk Aimé***

Alors que le printemps avait l'air bien installé, il faisait bien frisquet hier. J'ai eu envie de me réchauffer dans une salle obscure en allant voir "Tous les soleils". De retour après quinze jours d'absence, je n'avais rien entendu sur ce film, mais l'affiche est vraiment belle.
Le bel Alessandro est veuf depuis quinze ans, qui est aussi l'age de sa fille. Alors que celle-ci découvre les premiers émois amoureux, lui reste habité par le souvenir de sa femme. Entre la crise d'adolescence de sa fille, les excentricités de son frère avec qui il vit, les week-end avec sa joyeuse bande de copains, ses lectures à l’hôpital à des patients en fin de vie, Alessandro se trouve déstabilisé.
Un film réaliste entre comédie et drame, qui mélange les accents italiens et la psychologie à la française, que Philippe Claudel sait si bien traiter. De belles trouvailles, une jolie façon de filmer Strasbourg. Hélas pour moi, je n'ai pas senti de fluidité dans ce film, j'y ai trop senti la construction, la succession de scènes, la volonté de décrire, d'expliquer. Contrairement à beaucoup d'autres, je n'ai pas été embarquée (même si j'ai souri, pleuré...), pourtant Stefano Acorsi, à lui seul, a tout pour séduire.
Allez voir ce film rien que pour me contredire ! MBS.

vendredi 15 avril 2011

New York de William Klein. Un must have.



Vous devez posséder » Le New York » de William Klein, parce que ce livre est révolutionnaire et fondateur. . Il est sans doute avec « Les Américains » de Robert Frank le travail qui redéfini, en 1956, l’horizon photographique de l’époque. Car face à l’orthodoxie, la dictature de la belle image d’un Cartier -Bresson, Klein ose tout. Il emploie le grand angle pour ramasser le plus d’image possible, explose le grain, décadre et joue avec le flou. Aux poses habituelles, il préfère les accidents, les regards et les corps pris sur l’instant. A l'objectif de la forme, William Klein rappelle aussi celui du fond, mettre en lumière le plan social : « Les images sont comme tombées de mes yeux », dit-il ,« Je me souviens, à l’école, du sermon au drapeau qui prônait une nation indivisible avec liberté et justice pour tous. J’ai voulu montrer le décalage grotesque entre le sermon et la réalité de l’Amérique ».Pour aller au bout de son projet, William Klein a réalisé lui-même les maquettes de son livre. Il veut créer un "nouvel objet visuel". Rompant avec le style classique d'une photographie sur une page entourée de marges blanches et le texte explicatif sur l'autre, il innove ici aussi avec des doubles pages et des pleines pages sans marges qui créent un rythme intense et un impact jamais ressenti jusqu’alors devant un livre de photographies. Le résultat est un choc, un journal de bord chaotique et violent qui montre pour la première fois une Amérique sans gloire de la façon la plus crue. Les Américains n’apprécieront pas ces images insolentes de celui qu’ils surnommeront « le communiste de Paris » et c’est en France qu’elles seront finalement publiées aux éditions du Seuil. (Tout comme « Les Américains » de Robert Frank qui sera édité par Delpire). Ce travail photographique qui inventa une nouvelle esthétique encore incroyablement actuelle plus de 55 ans après obtiendra le prix Nadar en 1957. Si vous trouvez sa réédition, ne la ratez pas.
Es

dimanche 10 avril 2011

Exposition Miro, sculpteur au Musée Maillol****



Picasso, Salvador Dali, Gris, Miro et bien d'autres, l'Espagne du XXéme siècle a vu éclore de nombreux artistes dont les oeuvres font aujourd'hui parties de notre patrimoine artistique commun. Les tableaux de Juan Miro sont immédiatement reconnaissables, avec leurs drôles de personnages, leurs oiseaux, leurs étoiles, leurs lunes tracés au noir avec des tâches de couleurs primaires, sur fond blanc. Les sculptures de Miro sont elles moins connues et pourtant elles sont centrales dans son oeuvre. Lui même disais : "C'est dans la sculpture que je créerai un monde fantasmagorique. Ce que je fais en peinture est plus conventionnel."
Cette exposition a été pour moi (et pour Eric), un véritable coup de poing et coup de coeur.
Que de poésie, de fantaisie, d'imagination, de liberté, de caractère. A chaque sculpture on est amusée, étonnée. "Sa poésie inattendue fait exploser l'atome de la joie".
Beaucoup de choses à dire sur cette exposition mais je vous laisse les découvrir. Je rajouterai juste que cette expo dont le commissaire d'exposition est Isabelle Maeght (Ce nom vous dit quelque chose?), est extrêmement bien faite et les textes simples et intelligents. Ne vous privez pas de l'audioguide, quitte a en faire une consommation raisonnable. Courez-y ! MBS

Jusqu'au 31 juillet, Musée Maillol, 61, rue de Grenelle 75007 Paris

samedi 9 avril 2011

La blessure, la vraie de François Bégaudeau**

Assidue de Ca balance à Paris sur Paris Première depuis maintenant plusieurs années, j'aime les critiques littéraires de François Bégaudeau. Elles sont fines, cherchent le comment du pourquoi, mais jamais à détruire gratuitement. Je me sens souvent proche de ses analyses et de son ressenti. Et pour ne rien gâcher, François est charmant (et peut-être que je suis secrètement amoureuse de lui !).
La quatrième de couverture donne envie de commencer la lecture de son livre chez le libraire. Dès les premières pages, on est séduit par le style original de Bégaudeau qui nous projette dans la tête d'un ado de quinze ans (versions les beaux gosses) aux premiers jours de ces vacances d'été en Vendée près de la Faute-sur mer, devenue tristement célèbre après la tempête Xinthya.
Objectif numéro un des vacances : ne plus être puceau et idéalement coucher avec une fille par semaine. Notre narrateur est communiste, tendance trotskyste et contrairement à son ami Joe, pas du genre à mettre une main sur une cuisse avant d'avoir discuté et validé les convergences de vue.
Dans les 300 pages de ce roman (est-ce un roman?), on croisera les aphorismes de la mère Baquet, tous les hits de l'année 86, le virage de Joséphine, le bar du village et ses tournées de kro, des mobs et bien sûr Mylène, Cathy, Julie, Charlotte, Céline...et les potes Joe, Cédric, Stéphane, Gaga, Tipaul.
C'est un livre riche, sensible, très analytique...en fait, je tourne autour du pot pour vous dire que malgré tout ça, ce livre m'a profondément ennuyé. Oui, le style est original, oui, le décodage de ces ados est pertinent, oui, le narrateur est touchant, mais j'ai eu le sentiment que le livre s'étirait sans fin, qu'il tournait en rond, comme notre narrateur mal à l'aise dans son adolescence. François, si tu lis cette critique, sache que malgré tout, tu gardes toute mon admiration. MBS

D'autres critiques sur le blog de l'Ivrogne

mardi 5 avril 2011

La couleur des sentiments de Kathryn Stockett***

Jackson, petite ville du Mississipi, dans les années 60. Une bourgeoisie blanche, sûr d'elle même et pour qui les noires ne sont que des bonnes, dont le rôle est de s'occuper des enfants, de faire la cuisine, de faire le ménage et de servir le thé à ces dames pendant leur partie de bridge. La ségrégation est à son comble et les à-coups de violence aussi. Bien sûr, on souffre avec ses nounous méprisées, humiliées mais qui savent malgré tout donner tant d'amour à ces petits blancs qui, elles le savent, leur témoigneront du mépris une fois devenus adultes. Mais dans ce livre les choses ne sont ni toute noires, ni toute blanches. Les sentiments sont souvent complexes et les clans pas aussi bien définis que cela : les relations entre blancs sont souvent hypocrites et celles entre noirs et blancs plus douces, parfois, qu'il n'y parait. Sur ce fond, se trame une aventure collective qui nous tient en haleine. Un premier roman, d'une jeune femme de 24 ans, d'une très grande maturité.
(La mère blanche à sa fille de 3 ans) "Je ne t'ai pas élevée pour que tu ailles dans les toilettes des Noirs ! Elle chuchote, elle croit que je ne l'entends pas, et moi je pense, mais madame, vous l'avez pas élevée du tout votre fille.
MBS

Le mot du mardi de Joël Guenoun