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dimanche 24 juillet 2011

La Colère de Lionel Duroy *

Il y a quasiment un an jour pour jour, je refermais Le Chagrin livre autobiographique de Lionel Duroy (je me rends compte que je n'en ai pas parlé sur ce blog). Lionel Duroy y raconte sa famille de onze enfants (lui est le quatrième), la déchéance de cette tribu dont la mère se voulait grande bourgeoise et la haine qu'il voue à cette mère colérique qu'il juge incapable d'affection. Ce livre lui vaudra de se fâcher avec sa mère bien sûr, mais aussi de rompre violemment avec tous ses frères, soeurs, neveux et nièces. Je m'étais alors posé la question de savoir ce que j'aurais personnellement choisi entre l'écriture et la rupture avec tout mon passé avec des dégâts forcément immense pour moi mais aussi pour mes enfants et mes proches. Bien sûr, vous vous dites que la question est ridicule car je ne peux pas comprendre la violence de la situation et que je n'ai pas la sensibilité d'un écrivain. Cependant, il me semble que j'aurais trouvé d'autres moyens pour tourner la page que la mise en place publique de ma famille. Malgré tout, j'avais bien aimé Le Chagrin car ce parcours était poignant et la narration très vivante et même parfois drôle.
Avec La Colère, Lionel Duroy poursuit son autobiographie au quotidien. Il y raconte le délitement de son couple, de ses couples, la violence des relations avec son fils...Et là on se dit que Lionel Duroy préfère largement l'écriture à la vie. Il décrit avec minutie sa vie intime, ses relations avec ses proches. Lui, dit que c'est l'écriture qui le fait tenir debout et moi j'ai le sentiment que c'est l'écriture dans laquelle il s'enferme qui lui fait perdre le sens de la vie et s'éloigner de ceux qu'il aime. C'est un choix, celui d'être avant tout un écrivain.

Sinon au niveau littéraire, ce n'est pas un mauvais livre mais pas non pas un grand livre.

Je déteste critiquer un livre donc je m'arrête là et je laisse la parole à Lionel Duroy. Peut-être que lui vous en donnera envie.
http://www.youtube.com/watch?v=TuxQYao6wtg
MBS

vendredi 22 juillet 2011

Rencontres d'Arles, photos en séries






Rencontres d'Arles, copie conforme

Direction les ateliers de Arles. Vous entrez dans un immense bâtiment sur lequel trône le panneau non conforme mais bizarrement en sortant vous vous dites copies conformes. Je m'explique : j'ai vraiment eu le sentiment que la plupart des photographes/artistes n'avaient trouvé qu'un seul moyen pour se créer un territoire propre, trouver un sujet, un objet et en faire une série (cf post-ci-dessus). Donc, nous avons le droit à des séries de photos de télécommandes, de miroirs, d'appareils photos, de maisons taillées dans un bloc de bois, de sexes d'hommes, de clients dans un supermarché à Abidjan, de photos de webcams avec un insecte dessus...et je pourrais continuer comme ça très longtemps. Toutes ces séries n'ont certes pas la même valeur artistique mais le côté mécanique lasse et du coup dévalorise la démarche, intiée il y a prés de 40 ans par les Becher. MBS.

jeudi 21 juillet 2011

Rencontres d'Arles, El nino***




A 11 ans, Enrique Metinides reçoit un appareil photo, à 12 ans sa première photo est publiée, d'où son surnom de El Nino, qu'il conserve encore à plus de 80 ans. Depuis, il n'a cessé de photographier, souvent en noir et blanc et principalement des tragédies : des accidents en tous genres, des braquages, des fusillades, des tremblements de terre...Au delà de l'aspect documentaire, Enrique Metinides cherche toujours un angle de vue et accorde une grande importance à l'esthétique, ce qui nous fait parfois penser que ces photos sont mises en scène, alors qu'il n'en est rien. Ces photos sont fortes et poignantes, mais après avoir scruté les premières clichés, j'ai accéléré le pas, prise d'un certain vertige. Ames sensibles s'abstenir ! MBS

Rencontres d'Arles, Daniela Rossell***




Cet année, le Mexique était à l'honneur, avec une sélection de photographes très éclectique. L'exposition démarre avec la présentation d'une série de Daniela Rossell, intitulée Riches et célèbres. Daniela a proposé à des femmes de la "haute" de les suivre et de réaliser des photos sur leur mode de vie. Elles se sont prêtées au jeu avec enthousiasme. En fait, trop fiers de participer à un projet artistique, elles n'ont pas réalisé qu'elles montraient d'elles une véritable caricature. Le résultat est haut en couleur, touchant, ridicule, drôle et très esthétique. A vous de juger. MBS.

lundi 18 juillet 2011

Tournée des festivals*****



J'ai été bien silencieuse depuis bientôt deux semaines. J'étais partie faire un petit tour dans le sud : à Arles pour savoir ce qu'il se passait dans le monde de l'image et de la photo, puis à Avignon pour dévorer quelques pièces et découvrir de nouveaux acteurs et enfin aux Chorégies d'Orange pour le plaisir d'écouter la IXème de Beethoven dans un cadre absolument magique (malgré quelques gouttes de pluie). Ah j'oubliais, l'incontournable détour à Uzès pour déguster un thon cuit au barbecue chez Michou et une glace à la figue sur la place aux herbes.

Je vais essayer de me rattraper ces jours-ci et partager avec vous ce périple culturel...et gustatif A très vite. MBS.

dimanche 10 juillet 2011

Beginners avec Erwan Mc Gregor et Mélanie Laurent ****

Samedi soir, c'était "salles séparées". Case départ pour mes ados dans la grande salle et Beginners pour moi, dans une petite salle. Après avoir refusé de voir Les Tuche, Hop et Case départ, j'ai choisi ce film par élimination. Bonne pioche, j'ai vu un très bon film réalisé par un Mike Mills magnifiquement inspiré.
Comment survivre, quand on a perdu sa mère, femme pleine de fantaisie, que son père de 75 ans fait son coming-out homosexuel et que celui-ci apprend qu'il est atteint d'un cancer incurable?
Bien sûr, résumé comme cela, vous vous dites "A éviter absolument". Et pourtant, Beginners est un film qui brasse une multitude de sujets délicats (la difficulté du deuil, l'homosexualité, la peur du bonheur...), mais avec infiniment de drôlerie, de sensibilité, de légèreté et de nombreuses trouvailles dans la réalisation. Le couple formé par Erwan McGregor et Mélanie Laurent est attachant et touchant dans sa quête et dans sa peur de l'autre. Tous les personnages ont un caractère original et tous nous surprennent et nous attendrissent. Bizarrement on sourit, voire on rit beaucoup plus qu'on ne pleure. Malgré une fin un peu trop étirée, ce film mérite largement qu'on aille le voir. Dépêchez-vous car il risque de ne pas rester longtemps à l'affiche. MBS

PS : A entendre mes trois ados à la sortie du ciné, je ne serais pas étonnée que Case départ (Fabrice Eboué, Thomas Ngijol, Stefi Celma) devienne un film culte !