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mardi 29 novembre 2011

Carnage** de Roman Polanski et Yasmina Reza avec Jodie Foster et Kate winslet

Un huis-clos théâtral entre deux couples qui peu à peu vont se déchirer, joué par quatre excellents acteurs : Jodie Foster et John C. Reilly d'une part et Kate winslet et Christoph Waltz d'autre part. Des dialogues et des rebondissements savoureux écrits par Yasmina Reza.
Le seul hic est qu'on est au cinéma et que là on parle de théâtre.
Après 90 minutes de théâtre filmé avec beaucoup de close-up, on se sent totalement étouffé, on veut juste que cela s'arrête.
Au delà du sujet, peut-être Roman Polanski a-t'il voulu nous transmettre le sentiment d'étouffement qu'il a ressenti a Gstaad? Sur ce point pari réussi. MBS.

lundi 28 novembre 2011

Ricky Lee Jones à Pleyel ****

Une femme blonde, cheveux longs, engoncée dans une robe noire arrive sur scène. Elle tient à la main une petite bouteille d'Evian mais son visage semble nous dire que ce n'est pas sa boisson préférée.
Et puis la musique démarre. Elle chante et là on est immédiatement envoûté par le chant de cette sirène. tout simplement magique.
Si vous ne connaissez pas Ricky lee Jones, il faut que vous découvriez cette voix cristalline chanter d'une façon unique des airs mélange de jazz, de blues ey de pop, qu'elle a écrit et composé. MBS.

dimanche 27 novembre 2011

Les adoptés*** de et avec Mélanie Laurent, Denis Ménochet, Marie Denarnaud et Clémentine Célarié.
















Mélanie Laurent cristallise les sentiments extrêmes : on l'aime ou on la déteste. Hier dans Ca balance à Paris sur Paris-Première (émission de critiques culturelles), il y avait là aussi deux camps : Ceux qui ont encensé et ceux qui ont flingué son premier film en tant que réalisatrice. Il fallait donc que j'aille voir rapidement ce film pour savoir de quel côté j'allais "inscrire mes points".
Premières impressions au bout de quelques minutes : les acteurs sont justes et sobres, la lumière est belle, intime et parfois même sensuelle, les décors ont tous un "petit quelque chose" sans être trop marqués et les plans sont recherchés avec souvent une vraie originalité. Première conclusion, on a affaire à une vraie réalisatrice et pas une actrice qui s'amuse à faire un film.
Revenons sur le casting. Les trois femmes Mélanie Laurent, Marie Denarnaud (les deux soeurs) et Clémentine Célarié (épatante dans le rôle de la mère) composent une vraie famille, une famille composée, décomposée, traumatisée, soudée. Pour une fois, Denis Ménochet au physique de rugbyman, a le droit à un rôle d'homme sensible et cela lui va très bien. Et le petit Léo est à croquer. Seule Audrey Lamy est totalement hors jeu, elle joue son hystérique habituelle sans aucune nuance. On en vient à se demander si elle a d'autres cordes à son arc.
Quand à l'histoire, elle plonge dans le mélodrame et n'est pas réellement originale : Elle commence comme "Coup de foudre à Nothing Hills" et se poursuit comme "Parle avec elle" de Pedro Almodovar. C'est souvent triste (prévoyez les mouchoirs), parfois un peu long mais toujours filmé avec sensibilité. Un premier film très prometteur. Je suis sure que la légèreté, ira aussi très bien à Mélanie Laurent. A suivre. MBS

Interviews de Mélanie Laurent :

samedi 19 novembre 2011

Rien ne s'oppose à la nuit ****de Delphine de Vigan

Bien plus qu'un récit biographique sur sa mère , Delphine de Vigan nous livre une magnifique enquête sur le parcours psychologique sinueux de cette mère, Lucille.
Comme son nom l'indique, enfant, Lucille est une très jolie petite fille blonde qui capte si bien la lumière. Elle devient sans qu'elle le veuille un mannequin star dès l'age de neuf ans. Mais peu à peu cette lumière se brouille, a des intermittences. A trente ans elle est diagnostiquée bi-polaire. Certains jours, la nuit l'emporte sur la lumière. Lucille sombre et touche parfois le fond jusqu'à demander elle-même à être internée.
Avec une grande minutie, Delphine de Vigan qui a interrogé tous ses proches, retrace chronologiquement tous les faits, les évènements de la vie de Lucille pour peut-être comprendre ce qui l'a amenée sur ce chemin.
Lucille est la troisième d'une famille de huit enfants. Sa mère Liane est joyeuse, en totale admiration pour son mari, Georges, père au caractère plus difficile à cerner. Sont-ce les drames familiaux, et il y en a eu, qui ont créé les premières fêlures de Lucille, est-ce son rapport à ce père parfois ambigu, est-ce la pression de la famille nombreuse et les difficultés du quotidien, est-ce l'échec de son mariage dont Delphine et sa soeur Manon sont issues, qui l'ont peu à peu détruite ? Ou rien de tout cela. Pas vraiment de réponse.
Lucille ne pouvait pas parler, ne pouvait pas dire son amour à ses enfants et pourtant elle a profondément aimé ses filles. Lucille écrivait parfois des choses magnifiques, parfois des choses incohérentes. Et puis elle a eu des périodes de répit, elle a repris des études, elle a travaillé, elle a aidé les autres, elle a exprimé son caractère fantaisiste. Mais elle savait probablement que la rechute n'était pas loin. Le dernier combat fut celui de la maladie. Elle était trop fatiguée, et a préféré "mourir vivante".
Le regard de cette fille pour cette mère si différente et qu'elle a du porter, protéger dès son plus jeune, est poignant.
C'est un livre de questionnements, un livre d'amour, un livre de douleur, un livre tremplin pour pouvoir avancer dans la vie avec un fardeau un peu moins lourd.
C'est un livre d'auteur. MBS

jeudi 17 novembre 2011

S'il n'en restait qu'une sur Stylia co-produite par Eric Salomon














"S'il n'en restait qu'une, qu'elle photo choisiriez-vous de garder ?"
Un point de départ intelligent pour donner la parole à 16 photographes connus et reconnus (Paolo Roversi, Betina Rheims, JR...) pour leurs photos de mode, de reportage, leurs photos artistiques ou leurs portraits de stars. La photo choisie est un prétexte pour comprendre la façon de travailler, de regarder de chacun d'entre eux.
La réalisation intimiste et originale nous permet d'être au plus près de l'artiste.
Une série incontournable pour qui s'intéresse un peu à la photo. MBS

Quatre portraits diffusés chaque soir pendant quatre soirs (Paolo Roversi, Sofia et Mauro, Dominique Isserman, Philippe Ramette, JR...) sur Stylia le jeudi 17, le vendredi 18 et le dimanche 20 vers 20h50, samedi 19 vers 21h40.
Bande-annonce :
Un article dans l'Express en fait déjà une série culte !

dimanche 13 novembre 2011

La source des femmes****de Radu Mihaileanu

L'action se déroule dans un petit village de montagne situé en Afrique du Nord ou au Moyen Orient. Il y fait chaud très chaud même et la sécheresse dure depuis longtemps.

Il est du devoir des femmes du village et ce depuis la nuit des temps d'aller chercher l'eau en haut de cette montagne,en passant par des chemins rocailleux et étroits.

La montée sous un soleil de plomb est harassante et la descente glissante et dangereuse pour ces femmes ployant sous le joug qui supporte les seaux remplis de l'eau si precieuse.

Les femmes enceintes se doivent aussi d'apporter l'eau au foyer et le moindre faux pas provoque la chute qui entraine la fausse couche et l'absence d'héritier implique alors la colère de l'homme d'où les coups et les insultes qui pleuvent quand ce n'est pas le désonnheur de la répudiation.

Alors Leila (jouée par Leila Bekhti), la femme de l'instituteur, mariée par amour contre l'avis de sa belle mère, décide que la tradition qui met les femmes en esclavage doit cesser.

Elle va fomenter avec l'aide de la vieille veuve du village (interprétée par Biyouna fantastique de crédibilité) une grève: une grève de l'amour, plus de sexe au village où les hommes ont l'habitude de prendre sans demander, tant qu'ils n'auront pas apporter l'eau.

Du coup le village éclate,conflit entre les hommes et les femmes bien sur, mais aussi conflit transgénérationnel, conflit entre les partisans d'un islam de tradition et ceux d'un islam dur mais surtout conflit entre les partisans de l'instruction et ceux qui veulent garder le pouvoir par l'obscurantisme.

En effet, le mari de Leila lui a appris à lire et elle même va transmettre ce savoir à d'autres qui pourront ainsi aller chercher la liberté.

Si le lieu n'a pas d'importance c'est que nous sommes ici dans un conte universel dans lequel le réalisateur utilise l'humour pour évoquer les souffrances séculaires des femmes (ici musulmanes mais qu'importe) .

La lumière dans ce film est magnifique et la bande son joue le role d'un personnage à part entière puisque c'est par les chansons dansées par les femmes du village que les messages passent.

Alors oui Radu Mihaileanu est un rêveur puisque ses contes finissent bien mais c'est un rêveur qui n'est pas politiquement neutre et dont on doit montrer le film dans tous les collèges de France car après "la journée de la jupe" avec Isabelle Adjani en 2009 ce film nous redit une fois encore combien seule l'instruction peut permettre aux couches défavorisées (ici les femmes mais qu'importe) de toutes les populations du monde de s'extirper du joug de l'oppression quelle qu'elle soit.

Alors allez voir ce film parce que Radu Mihailenu prend des risques pour nous tous en soutenant cette idée que dans notre village on peut encore tout dire malgré la volonté des obscurantistes qui veulent reprendre le pouvoir en faisant bruler les locaux de journaux (Charlie Hebdo) ou en perturbant les représentations de pièces de théâtre (sur le concept du visage du fils de dieu). Denis M.

Commentaires MBS :

La Source des Femmes est un film singulier, sensible mais aussi un film drôle, plein de fantaisie et de légèreté magnifiquement interprété par Leila Bekhti et toute une pléïade d'actrices plus vraies que nature. L'instituteur n'est pas mal non plus.

Malgré quelques longueurs, La source des femmes est un film à ne pas rater.

vendredi 11 novembre 2011

Le dernier testament de Ben Zion Avrohom de James

Ouf, je viens de venir à bout des 380 pages de ce lire et j'avoue que j'y ai mis du temps mais que surtout j'ai failli m'arrêter plus d'une fois. Ce livre m'a agacé, irrité.
De quoi s'agit-il ? James Frey s'est "amusé" à imaginer comment vivrait Jésus s'il vivait aujourd'hui à New-York. En résumé, il vivrait dans un ghetto noir avec une prostitué ou se cacherait dans des tunnels sous la ville. Il vivrait dans le dénuement le plus absolu. Il aimerait tout le monde et baiserait avec tout le monde, homme, femme ...C'est plein de grandes tirades pompeuses sur les vraies valeurs non pas celles définies par l'église qui dévoie la voix de Jésus, mais sur les vraies valeurs à savoir l'amour de l'autre quel qu'il soit et le partage...blabla. Et en plus c'est très mal écrit. Stop. MBS.

PS : Que ceux qui m'ont offert ce livre ne prennent pas mal cette critique, ils ne pouvaient pas savoir.

Paris photo - Foto fever jusqu'au 13 novembre 2011

Si vous êtes à Paris ce week-end passez faire un tour à Paris Photo au Grand Palais et poursuivez à l'Espace Cardin à quelques centaines de mètres pour Fotofever.
A travers ces deux salons, vous ferez le tour du monde de la photo, de l'Afrique (à l'honneur à Paris Photo), à l'Amérique Latine en passant bien sûr par l'Asie et l'Europe.
Vous y verrez de l'esthétique et du conceptuel, du beau et du moins beau, du noir et blanc et de la couleur, du poétique et du trash, du déjà vu et de belles surprises.
Ne ratez surtout pas cette belle occasion de vous faire votre point de vue sur la photo d'art d'aujourd'hui.

Pour acheter vos billets :

Photo ci-dessus de Sofia Sanchez et Mauro Mongiello sur le stand A1 de Fotofever - Salomon Duval Gallery/ http://www.salomonduvalgallery.com/

dimanche 6 novembre 2011

Le film La couleur des sentiments*** avec Emma Stone, Jessica Chastain


J'ai fait le 5 avril dernier sur ce blog la critique du livre de Kathryn Stockett dont le film est l'adaptation(http://vousnepouvezpasraterca.blogspot.com/2011/04/la-couleur-des-sentiments-de-kathryn.html).


Au niveau de la narration le film est assez fidèle au livre et je ne reviendrai donc pas sur celle-ci, qui est extrêmement prenante et émouvante.
Concernant le film, le casting est très juste, le stylisme de ces bourgeoises blanches du Mississipi est très travaillé, Jackson et ses environs offrent un magnifique décor entre maisons coloniales somptueuses et bicoques en bois des noirs, l'image saturée en couleurs quand on est du côté des blancs et sombre quand on passe dans les quartiers noirs est belle.

Tout est bien, mais peut-être trop maîtrisé et du coup je trouve que le film manque d'émotion et de dramaturgie. Au final, j'ai trouvé que c'était plutôt un bon film mais j'ai été un peu déçue. En revanche, Mon mari qui n'a pas lu le livre, a été très ému en découvrant l'histoire avec le film. Peut-être apprécie-t'on plus le film si on n'a pas lu le livre.

Je recommande tout de même de lire le livre après le film, car celui-ci va beaucoup plus loin dans les sentiments et les relations entre les différents personnages. MBS.

mercredi 2 novembre 2011

Intouchables**** avec Omar Sy, Francois Cluzet

Dès les premières secondes, le film démarre sur les chapeaux de roue et j'aime ça. La poursuite en voiture est extrêmement bien filmée, tant et si bien que je venais à peine de m’asseoir que je cherchais ma ceinture de sécurité, pas très rassurée par la conduite de Driss, alias Omar Sy.
Ce film est un joli film sur la relation de deux hommes de deux mondes opposés. L'un vit dans une cité de galères, l'autre est richissime et vit dans un hôtel particulier parisien, l'un est un géant black plein de vie, l'autre un tétraplégique à qui, il ne reste plus, que sa tête, l'un aime écouter Vivaldi en fermant les yeux, l'autre se déhancher frénétiquement sur la musique de Earth, Wind and Fire, et pourtant va se créer entre eux une vraie relation. Entre eux pas de pitié, pas d'intérêt mais de la franchise et une certaine admiration réciproque.
En fait, c'est juste un film drôle et bien foutu qui "tient" son sujet du début à la fin et le tricote avec beaucoup talent. Et en plus les images sont belles et la bande-son top.
Je parie que ce sera un film culte.
Bravo messieurs Tolédano et Naccache, à chaque film vous faites encore plus fort, la barre est très très haute ! MBS.

Dès le jour de sa sortie, je vous disais que c'était un film culte. A lire :

mardi 1 novembre 2011

Le mot du mardi de Joël Guenoun







Polisse*** de Maïwenn avec Marina Foïs, Karine Viard, Joey Starr et bien d'autres très bons acteurs


Plongée au coeur de la Brigade de protection des mineurs avec Maïwenn en photographe.

Une ado à la tête d'ange, dans le bureau de la brigade raconte avec une voix très douce : "ils m'ont pris mon portable et ma copine m'a dit : "si tu les suces ils te rendent ton portable". C'était un très beau portable alors je l'ai fait et voilà. " Regards interloqués de Karine Viard, Marina Foïs et du reste de l'équipe et éclats de rire généralisés.
Il est comme ça le film de Maïwenn, plein de réalisme, de contradictions, de vérités, de saloperies, d'humanité, de fous-rire, d'angoisses, d'enfants déboussolés, de parents largués, d'ados sans repères, de parents qui se pensent tout permis.
Il n'y a pas de gentils et de méchants. Mais des inspecteurs terriblement engagés dans ce boulot pas comme les autres avec toujours la volonté de bien faire. Mais parfois pas facile de savoir ce qui est vrai ou faux, bien ou mal, juste ou injuste.
Et puis, des horaires sans horaires, des récits qui les hantent et un vie personnelle souvent compliquée car souvent chamboulée.
Un film tourné tambour battant comme un documentaire mais, mine de rien, extrêmement riche et incroyablement bien construit.
Dernier point, saviez-vous que Joey Starr pouvait être presque beau ! Si vous ne me croyez pas allez voir ce film pour cette mauvaise raison. MBS.

The Artist*** avec Jean Dujardin et Bérénice Béjo


































Le festival de Cannes 2011 a récompensé l'audace avec notamment Tree of Life (cf critique du 22 mai 2011), Polisse (Prix du Jury - cf critique ci-dessus) et le prix d'interprétation masculine pour Jean Dujardin dans The Artist.

Il en fallait de l'audace pour produire et réaliser un film muet en noir et blanc, alors que, quasiment au même moment The Social Network, à la pointe de l'actualité et au rythme endiablé faisait un tabac dans le monde entier.

Comme quoi, tous les sujets peuvent être traités au cinéma, à partir du moment où il y a du talent et de l'audace.

Malgré mon jeune âge, les premiers films que j'ai vu au cinéma étaient des films muets (La ruée vers l'or et autres films de Chaplin) et du coup je pense que cela a redoublé mon plaisir de voir ce film. Mais quoi qu'il en soit, The Artist est un petit bijou.

Bérénice Béjo aurait largement mérité elle aussi, le prix d'interprétation. Elle est fraîche, expressive sans jamais trop en faire. A côté de Georges Valentin, acteur muet à la dérive (alias Jean Dujardin) et Peppy Miller (alias Bérénice Béjo), Uggy le chien joue avec brio, le rôle de meilleur ami toujours prêt à consoler ou à faire rire.

Tous les seconds rôles sont excellents (John Goodman,James Cromwell) l'image est magnifique, la bande-son ininterrompue est toujours vibrante et prenante et le scénario est extrêmement bien ficelé.

Le film se finit en apothéose par un magnifique numéro de danse digne de Ginger et Fred. Chapeau les Artistes. MBS